sexta-feira, 24 de agosto de 2012

No cruel 'iter' da ignorância à debilidade


Si jeunesse savait, si vieillesse pouvait...






Henri Estienne (1528-1598) | 20 mars 2009
- Si jeunesse savait, si vieillesse pouvait. (Henri Estienne)
Tout le monde connaît cette phrase désormais proverbiale, mais peu d’entre nous savent qu’elle est extraite de l’ouvrage « Les prémices » de Henri Estienne ; voilà que cette lacune est réparée. De l’ignorance initiale à l’impotence cruelle, nous irions donc, inexpugnablement. 
La vie serait-elle mal faite au point que jeunesse et vieillesse ne pussent envisager un mariage heureux ?  Monsieur Estienne ne paraît pas en douter.  Ces épousailles ne sont-elles pas le rêve où s’origine le défis scientifique ultime?  La quête faustienne et prométhéenne d’une éternelle jeunesse éclairée cependant par cela seul que la vieillesse est susceptible d’apporter?
Mais qu’y a-t-il à savoir que l’auteur semble regretter de ne pas avoir su à temps? Que faudrait-il encore pouvoir que l’on ne peut plus accomplir, alors que l’on sait enfin? 
Sans doute répondrait-on rapidement que la jeunesse ne sait pas qu’elle est aux prises avec ses illusions quand la vieillesse ne peut plus vivre sa lucidité. Sans doute manque-t-elle de cette expérience réduite à n’être plus que vagues reliefs à un âge où l’on est plein d’avoir vécu certes, et cependant incapable de vivre sa science.
Mais la jeunesse et la vieillesse vont-elles de soi? Suffit-il de se référer à l’âge objectif de tel individu pour le ranger d’un côté ou de l’autre de la vie?
Il n’est que de se rappeler la très célèbre phrase de Picasso pour ne pas répondre précipitamment à ces questions: « On devient jeune à soixante ans ». La jeunesse, tout comme la vieillesse, n’est possiblement pas une affaire de naissance, mais de devenir.  Elle est à gagner…mais soyons honnêtes et ajoutons l’autre moitié de la citation qui satellise ce génie dans la périphérie de l’écrivain qui nous intéresse ici, il écrit: « Malheureusementc'est trop tard. ». Décidément! Mais trop tard pourquoi? 
Parce qu’il y a la mort et que l’on est jeune, dans le meilleur des cas, quand notre corps lui, ne l’est plus; parce que l’on est jeune encore quand on s’est débarrassé de tout ce qui nous a permis de grandir et qu’il court à rebours de notre élan ; quand in extremis il ne reste plus que soi, par delà les masques d’une culture que l’on précède enfin (je parle des génies) et que nous nous défaisons irréversiblement par ailleurs. En ce sens, « être jeune » ou « créer » sont synonymes, soit, mais ils sont inaptes à conjurer notre finitude. Cessons donc toute mystification et tâchons de répondre simplement à la question:
- A partir de quand sommes-nous vieux ?
- Quand le corps ne permet plus à notre fougue de faire loi; quand, en dépit de notre vœu le plus cher, nous sommes irrémédiablement pris dans un ultime reflux qui interdit l’immortalité. 
« Encore faut-il donc que fougue il y ait !» me direz-vous. Encore faut-il que désirs se fassent entendre, et désirs d’un certain ordre, pour éprouver la douleur de ne plus être capable de les accomplir. C’est vrai. Si certains désirs ne se font plus pressants une fois aux alentours d'un âge avancé, la peine de ne plus pouvoir les concrétiser ne pèse plus.  Si souffrance il y a, elle est d’un décalage, d’une inadéquation entre la vigueur orgueilleuse d’une fièvre et l’aveu d’impuissance d’un corps fatigué. L’athlète qui, passé cinquante ans, s’acharnera à battre le record du monde du cent mètres fera preuve de bêtise, de même le joueur d’échec dans son domaine. 
C’est à ce point précis que la philosophie peut être salutaire. En tant qu’elle peut nous apporter la sagesse, à la suite d’une analyse rationnelle de notre condition. Qu’est-ce à dire? Que le rationnel conditionne le raisonnable, qu’une mauvaise approche de soi est bien souvent responsable de notre malheur. Que Monsieur Henri Estienne n’était pas philosophe dans la mesure où il semble affecté du fait même de sa condition de mortel.  S’il regrette que la vieillesse "ne puisse plus" alors qu’idéalement il serait bon qu’elle pût encore, c’est qu’il ne sait peut-être pas qu’il existe un art de vivre au présent qu’il s’agit d’observer, en même temps qu’un génie propre à chaque période de la vie qu’il s’agit de respecter.
Mais nous pouvons tout aussi bien, jusqu’à ce que le corps caricature la prison qu’il est d’emblée selon certains, feindre de ne rien savoir de sa décrépitude et briller autant qu’il se peut jusqu’à mourir foudroyé, comme pris par surprise, à la façon de Molière qui donna sa révérence au sens propre et au sens figuré, en s’effondrant sur scène.
Thierry Aymès (Copyright: T.Aymès / PACAINFOECO - www.pacainfoeco.com)



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